J’ai toujours admiré les gens qui sortaient des standards imposés, des gens talentueux qui s’imposaient dans des genres dans lesquels on ne les attendait pas, des gens décalés obligés de flirter avec le « beau linge » mais qui ne craignaient pas de postillonner sur les beaux costards de ces derniers.
C’était le cas de feu Cizia Zykë, l’auteur-aventurier avec sa pépite d’or autour du cou, son holster et son langage de baroudeur, que j’aurais tant voulu rencontrer. Ce fut le cas de Morrison à l’époque, comme de tant d’autres rockers…et plus récemment, c’est le cas de mon mentor, le scénariste, réalisateur, acteur, producteur, et +, Kurt Sutter.
Pour ceux qui ne le connaissent pas, Sutter a fait ses armes sur la série The Shields en tant que assistant-scénariste. Il y faisait aussi quelques petites apparitions –très remarquées- en tant qu’acteur. Au fil des saisons, il est passé derrière la caméra pour s’imposer comme directeur et producteur.
La série terminée, il a vécu un temps parmi une bande de motards californiens pour trouver la matière à créer une série. Une série sur une bande de motards déjantés, vraiment ? Pari tenu…Sons of Anarchy est né. Une vraie bombe : acteurs talentueux, scénario tarabiscoté à souhait, dialogues flinguants, intrigues à la romaine et twists à la Shakespeare…tout y est.
Ce que j’admire le plus chez Sutter, outre le fait qu’il ait réveillé la rebelle en moi et m’ait montré –ou rappelé- qu’on doit aller au fond de ses envies, de ses rêves, de ses passions, et tant pis si ça nous fait dériver du joli petit chemin sur laquelle on traînait notre peinarde de vie, c’est que ce n’est pas seulement son travail qui inspire, mais également sa personnalité.
Je pourrais discourir des heures sur les raisons de mon respect pour lui, mais je préfère vous laisser vous faire une idée du bonhomme en vous traduisant le dernier message posté sur son blog, Sutterink :